Bonjour. Donc ce second cours sur le concept de mobilité sera articulé autour de trois points. Alors, le premier ce sera la définition, les usages qui sont fait de ce concept de mobilité, un deuxième point portera sur les formes de la mobilité, et le troisième et dernier point va porter sur la mobilité comme stratégie. Qu'est-ce que la mobilité, donc comme on peut le voir sur cette définition banale du concept, c'est la propriété, le caractère de ce qui est susceptible de mouvement. Alors, ceci veut dire quoi, que d'abord, la mobilité c'est un concept qui peut être virtuel, susceptible d'être animé par un mouvement. Ensuite, si on continue, c'est la propriété, le caractère de ce qui peut se mouvoir ou être être mû, changer de fonction, changer de place. Alors là, on est dans le déplacement effectif. Donc ceci montre la polysémie du concept de mobilité. A la fois quelque chose qui est virtuel, donc potentiel, ou bien quelque chose qui est effectif, et ce sont ces deux sens qui se retrouvent dans le concept de mobilité. Quels sont les usages de ce concept? Bon parce que la mobilité est aussi bien utilisée par les sociologues que par les géographes. Et donc, quand on parle de mobilité, si on est sociologue par exemple, on parle de mobilité professionnelle, on parle de mobilité sociale. Le fait qu'un individu change de métier, le fait qu'un individu s'enrichisse ou bien s'appauvrisse, et le fait de passer d'un échelon à l'autre de la hiérarchie sociale, entre dans ce qu'on appelle cette mobilité sociale ou professionnelle. Et ça, c'est la mobilité chez les sociologues. L'autre usage qui est plus récent, c'est l'usage qu'en font les géographes, et c'est donc cet usage du terme dans la géographie des transports. D'abord, avant, ensuite on va parler de géographie des mobilités en allant plus loin que seulement la dimension du transport. Et dans ce sens, la mobilité c'est ce déplacement, susceptible d'être fait ou réalisé, et qui est mesuré par trois éléments. Alors, un il y a le trajet, origine, destination, deux, il y a des flux, les flux qui sont donc les mouvements, les volumes, qui sont déplacés, et trois, il y a le trafic, c'est la circulation mise en rapport avec les infrastructures du transport. Communément, on distingue quatre formes de mobilité selon les disciplines des sciences humaines. Nous avons, entre autre, la mobilité résidentielle, donc qui, c'est une mobilité, c'est les changements de résidence, soit dans le bassin de vie, soit à l'extérieur du bassin de vie, et qui est combiné à la temporalité donc du mouvement. C'est-à-dire que ça peut être sur une longue durée, ça peut être sur une courte durée. Supposez que vous ayez quelqu'un qui déménage d'une ville à une autre, d'un pays à un autre, mais également quelqu'un qui déménage d'un quartier à un autre, à l'intérieur de la même localité. Nous avons aussi les migrations qui sont donc ces déplacements avec changement de résidence. Et, très souvent, dans la durée. Alors, seulement, quand vous avez une migration à travers les différentes sources, la durée donc à partir de laquelle on considère un déplacement comme une migration peut être variable ; dans certaines sources on parle de trois mois, dans d'autres on parle de six mois, dans d'autres on parle d'un an, donc c'est selon, c'est ce que l'on veut mesurer à travers cette migration que l'on définit la durée qui doit être considérée comme étant la base pour définir un mouvement comme une migration. Nous avons aussi les voyages, qui est un déplacement, donc dans un temps plus ou moins long et hors du bassin de vie et donc avec ou sans changement essentiellement de résidence. Quand on va visiter un parent, un ami, ou quand on va dans une mission, pour quelques jours, hors de son bassin de vie, hors de sa ville, hors de son pays, alors là on est dans cette forme qu'on appelle le voyage. On a la mobilité quotidienne, donc c'est cette mobilité qui se fait dans le bassin de vie, donc ça peut être à l'intérieur de sa ville, ça peut être à l'intérieur de son quartier, ça peut être aussi entre deux localités peu éloignées, et elles combinent la localisation du phénomène, du déplacement, et la durée, et ici c'est des déplacements qui se font dans la journée. Et là, nous avons la mobilité quotidienne, donc c'est l'ensemble des déplacements faits ou susceptibles d'être faits au cours d'une journée par un individu. Donc là on a beaucoup plus une spatialité qui est relativement restreinte par rapport aux autres formes de mobilités. Donc si on résume, on a quatre forme de mobilité ; la mobilité résidentielle, les migrations, les voyages, et la mobilité quotidienne. Les quatres formes de mobilité se distinguent les unes des autres en différenciant le champ et la temporalité de cette mobilité. La mobilité quotidienne, c'est un champ spatial qui est réduit, et une temporalité courte qui la différencie fondamentalement des autres formes de mobilité qui se déroulent dans des champs différents, donc là on sort du bassin de vie en général, et dans une durée beaucoup plus longue qu'une journée. Ce qu'il faut noter, c'est que aujourd'hui il est de plus en plus difficile de dissocier ces différentes formes, parce que ce sont des formes qui sont de plus en plus complexes. Avec l'introduction des concepts nouveaux, par exemple le télétravail, le travail à domicile, très souvent avec l'expension urbaine et la périurbanisation, où on voit des formes qui sont de plus en plus complexes, de mobilité qui se dégagent et qu'on aura difficilement à pouvoir mettre dans l'une ou l'autre des catégories définies. Ces différentes formes qui s'articulent donnent le système de mobilité. Parce que l'individu, il est animé d'un ensemble de mouvements complexes, et d'un ensemble de déplacements. C'est l'individu c'est son itinéraire résidentiel, l'individu c'est son itinéraire social, à travers les changements donc dans ses métiers, l'individu également c'est son itinéraire social, donc dans la hiérarchie professionnel, donc quand on s'enrichit ou qu'on s'appauvrit, et toutes ces formes vont s'articuler dans sa mobilité quotidienne. Alors, d'autre part, ce système est tributaire de l'évolution donc à la fois sociale, à la fois économique et également de l'évolution des systèmes de valeurs. Prenez un exemple très simple : entre la révolution des transports du XIXe siècle et cette société post industrielle, il y a eu tellement de changements dans les modes de transport que ces changements-là vont induire donc, des changements dans les comportements de mobilité des individus. Et il y a également les systèmes de valeurs qui entrent également en compte, parce que tout simplement, l'africain ne réfléchirait pas comme l'européen face à ces stratégies de mobilité comme par exemple l'américain qui aurait également ses valeurs propres dans lesquelles vont se mouvoir sa mobilité. Maintenant, voyons le troisième point: la mobilité comme strategie. On va prendre une citation de Bavoux, dans un ouvrage de 2005 sur la géographie des transports, et Bavoux qui écrivait tout simplement que la circulation des biens et des personnes peut apparaître comme une histoire de réduction du niveau d'investissement requis. Par exemple, le fait de marcher par l'effort physique, la pénibilité, donc, est toute différente que le fait de prendre son véhicule va nécessiter d'abord l'acquisition du véhicule, ensuite l'achat du carburant, pour réaliser son déplacement. Ces investissements donc qui sont réalisés, qu'ils soient physiques, financiers, permettent de passer d'une mobilité latente à une mobilité réelle de l'individu. Et c'est cette mobilité réelle de l'individu qu'on va mesurer par les flux et le trafic à l'échelle par exemple, d'une agglomération donnée. L'autre stratégie qu'on peut déceler pour la mobilité, c'est celle de la territorialisation. Là on a une citation tirée donc de l'équipe de mobilité urbaine du professeur Kaufmann, qui disait que les formes spatiales se sont développées en prenant appuis sur les formes de vitesse procurées par les systèmes de transport. Bon, ça c'est un fait, mais ces formes spatiales qui se sont développées, n'épuisent pas toutes les possibilités de mobilité offertes par les systèmes. Alors, on peut en conséquences en déduire que les potentiels de vitesse offerts par les réseaux entraînent la disparition des territoires. Mais en fait, chaque individu quand il se déplace, va circonscrire son territoire à ses possibilités et à ses besoins de déplacement Donc même si la vitesse permet, donc, de mettre en relation des lieux aussi éloignés les uns et les autres, dans la tête de l'individu qui se déplace, déjà, ses différents déplacements vont se traduire par un espace circonscrit, c'est cet espace-là qui est son espace de vie, cet espace qui est son territoire qu'il s'approprie. Alors, que retenir de cette leçon? Après avoir vu la définition du concept, après avoir vu les usages et les formes de ce concept, et après avoir vu la mobilité comme stratégie, ce qu'on pourrait retenir, en définitive, c'est que la mobilité, peut apparaître comme une stratégie des gestions de la distance. Distance sociale, distance métrique, donc, mais dans tous les cas, le fait de résider à un endroit, le fait de prendre un tel ou tel autre moyen de communication tout ceci entre dans cette gestion de la distance. Et donc, on peut considérer que la mobilité est un outil pour pouvoir appréhender les relations entre les lieux mais également les relations entre les hommes. Voilà. Nous sommes à terme de cette leçon sur le concept de mobilité, maintenant, dans la prochaine leçon, on va encore circonscrire le champ, c'est-à-dire voir qu'est-ce qu'on peut appréhender des mobilités urbaines. [AUDIO_VIDE]