[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, dans cette partie de compréhension orale, vous allez assister aux premières et aux dernières minutes d'un cours, dispensé par le philosophe Michaël Foessel, qui est actuellement professeur à l'École polytechnique. Alors, imaginez que vous assistez au cours. Le but de l'exercice consiste à prendre le plus de notes possible. Ensuite, répondez aux questions du quiz de compréhension, à partir de vos notes. >> Alors cette séance étant la dernière, >> eh oui, je tacherai de la rater complètement, pour ne pas vous laisser trop de tristesse. Elle est consacrée à ce que, dans un vocabulaire un peu comptable, on appellerait bilan et perspectives, si vous voulez. Mais j'indique quand même tout de suite, je ferai d'ailleurs à la fin de cette séance les dernières remarques de méthodologie, que ce que je vais dire là, où évidemment je vais être amené peut-être à prendre des positions, enfin, enfin ni politiques ni personnelles, mais enfin sur le sujet peut-être plus avancées que dans les autres séances. Ce que je dis là ne vaut pas conclusion, ça ne veut pas donc dire que c'est, évidemment, ce que vous êtes invités, vous, à défendre comme thèse. D'autant plus d'ailleurs que, évidemment, la thèse que vous aurez à défendre, j'y reviendrai, sera liée au sujet que vous aurez à traiter au mois de novembre. Alors, bilan et perspectives. Du côté du bilan, si je puis dire, je vais essayer, évidemment il s'agira aussi d'essayer, comme en septembre, d'apporter des choses un peu nouvelles, par rapport à ce que j'ai pu dire, de reformuler, ou de formuler d'ailleurs différemment, un certain nombre de choses que j'espère avoir contribué, en tout cas, à vous faire comprendre, sur ce thème de la catastrophe. Première chose, c'est que lorsque l'on aborde ce thème, que ce soit dans le registre politique, écologique, financier, etc., je n'y reviens pas, lorsqu'on l'aborde, ou lorsque, d'une manière générale, on parle de crise, ou de danger, ou de risque, eh bien c'est pour produire un avis ou une opinion, qu'on pourra qualifier soit d'optimiste, soit de pessimiste. Et ce genre de jugement qu'il porte d'ailleurs sur une vie individuelle, qu'il porte sur la nation, la société française, pour ce qui nous concerne, ou, plus généralement même, sur le monde, ce type de jugement optimiste ou pessimiste est un jugement sur la nature du temps. Et même, on peut dire, sur la direction du temps. Sur le fait, sur l'essence du temps, sur le fait que, globalement, évidemment, les choses vont de mieux en mieux, iront de mieux en mieux, ou, au contraire, ne cesseront de se détériorer. Alors, j'espère avoir contribué à montrer que, on peut porter, évidemment, des jugements de type optimiste ou pessimiste, sur un secteur donné du réel, sur sa propre vie, pourquoi pas? Sur, bon je ne sais pas, la situation économique, la situation sociale. Mais lorsque l'on porte un jugement sur un secteur, je dis bien, particulier, de la réalité, un jugement du type optimiste, pessimiste, ce qu'il faut bien comprendre, à mon avis, c'est qu'évidemment, un jugement de ce type, tout va mieux ou tout ira mieux, ou tout va vers le mieux, ou tout va vers le pire, bon ce qui est plutôt la chose qui nous aura d'ailleurs, intéressés ici, c'est un jugement qui suppose une norme. C'est un jugement, donc, qu'on appellera un jugement relationnel, relatif même, c'est par rapport, souvent on dit par rapport à une période passée, mais en fait, disant par rapport à une période passée, on sous-entend par rapport à une norme. C'est-à-dire à quelque chose qui était considérée comme bien, si on considère qu'on est pessimiste, ou mal, éthiquement, politiquement, subjectivement, existentiellement, si l'on est, euh, au contraire, optimiste, et qu'on pense que les choses s'arrangent. Donc, ce qui est un jugement sur le temps, ou présenté comme un jugement sur l'avenir, est en fait un jugement sur une norme, et c'est cette norme qu'il faut pouvoir discuter. Ce n'est pas la nature du temps, ce n'est pas l'essence du temps comme telle, du temps qui passe, je dirais, mais de ce au nom de quoi, de l'idéal de justice, par exemple, de l'idéal de redistribution, pour ceux qui regrettent l'état providence, de l'idéal de révolution, pour ceux qui regrettent les révolutions, ou de l'idéal républicain du XIXe siècle, ou de la fin du XIXe siècle, pour ceux qui regrettent, par exemple, la laïcité à l'ancienne. Donc c'est de cette norme qu'il faudrait discuter, beaucoup plus que, d'une sorte de devenir général, inéluctable, nécessaire, de nos vies ou de nos sociétés. Si on porte, en revanche, des discours sur l'ensemble du phénomène, que ce soit l'ensemble de sa vie, l'ensemble des sociétés, l'ensemble d'une nation, l'ensemble du monde, si ce sont des jugements généraux sur le mieux, ou le pire, en termes temporels, on tombe très vite, me semble-t-il, j'ai essayé de le montrer sur un certain nombre d'exemples, on tombe très vite dans la mauvaise métaphysique. Donc les exemples littéraires, scientifiques, enfin scientifiques, bon, les équations etc., mais c'est assez improbable, vu le sujet, quoique, mais, ce n'est pas moi, enfin, ça ne vous rapportera pas de points, bien sûr. Donc, d'histoire des sciences, de philosophie, d'histoire littéraire, d'histoire culturelle, de cinéma, etc. Bon ça, ce n'est pas le problème, tant que les exemples que vous donnez ne sont pas seulement illustratifs, mais sont des arguments, aussi, participent de votre argumentation. Enfin, je l'ai déjà dit, mais je le répète, il n'y a pas de réponse attendue, de thèse attendue, même si vous avez, ou croyez avoir déduit de ce que j'ai raconté pendant ces séances quelle est la position que je peux avoir ici ou là, ça n'a pas lieu de vous influencer ; compte tenu du fait que, de toutes façons, je noterai, non pas en fonction de la thèse, enfin, je et Dominique, noterons en fonction, non pas de la thèse que vous avancez, si évidemment elle est compatible avec la jurisprudence, mais en fonction de l'argumentation que vous développerez pour le faire. Ce qui m'amène à la dernière remarque, qui ne devrait pas tellement vous inquiéter, compte tenu du fait que vous êtes scientifiques, la logique de la démon, disons de l'argumentation, doit l'emporter sur celle de l'affirmation. Par conséquent, une dissertation dans laquelle il n'y a aucun, ce qu'on appelle aucun connecteur logique, c'est-à-dire donc, par conséquent, en conséquence, c'est pourquoi etc. Bon, si vous arrivez à écrire de manière argumentée, sans utiliser ces connecteurs logiques, très bien, mais c'est tout de même un peu louche. Donc il va y avoir une argumentation qui doit être, présente idéalement. Et pour le hors-sujet, c'est pareil, toutes les pages, vous relisez un peu, pour vous dire, tiens, est-ce que, et si vous voyez que sur une page entière il n'y a aucun des termes du sujet, vous vous posez des questions. Vous avez quatre heures, donc, au bout d'une demi-heure, trois quarts d'heure, il faut commencer, à mon avis, à rédiger, c'est d'autant mieux si vous relisez. Nous sommes deux à corriger, dont un professeur de littérature, autant dire que les fautes d'orthographe et de grammaire qui, éventuellement, peuvent me laisser généreux, sont beaucoup plus mal vues de l'autre côté. Donc, essayez de dégager cinq ou dix minutes avant la fin, quand même, pour vous relire. Voilà, merci. [AUDIO_VIDE]